Paradoxalement, il est plus fréquent d'observer des réactions négatives devant une proposition de spiritisme. Cette hostilité trouve probablement ses racines dans l'ancestrale 'peur du mort' qui a marqué toutes les cultures, et qui a été à l'origine des rituels funèbres les plus complexes. Le mort est par définition un impur, il est tabou, et par conséquent, il est dangereux. Mais les racines ancestrales du tabou restent difficiles à extirper, le positivisme, les débuts de la psychologie prennent le dessus car ils semblent dissiper par une rationalité lumineuse et scientifique toute l'obscurité qui suscitait, cette peur vieille de plusieurs millénaires. Les brillants phénomènes spirites de l'époque furent taxés d'inconsistance, ils furent considérés dans leur ensemble comme frauduleux ou comme des dédoublements psychiques ; ils cessèrent alors comme par enchantement de se manifester, ce qui donna une prise facile aux théories de leurs adversaires. Il est probable qu'aujourd'hui encore de nombreux cercles fermés organisent ici et là des séances de spiritisme. Toutefois, ils ne sont plus aussi animés de l'enthousiasme et de la forme de pensée commune qui prévalaient il y a une centaine d'années.
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